La bombe de la PAN AM de Lockerbie

 
 

Une bombe dans l'avion - Le prix du pardon: quelques millions de dollars

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     Le 21 décembre 1988, le vol 103 Londres-New York de la Pan Am explose en plein vol et les débris du Boeing 747 retombent sur la petite ville écossaise de LOCKERBIE . Après trois ans de recherches et 15000 interrogatoires , les enquêteurs prouvent que c'est l'explosion d'une bombe transportée dans un conteneur à bagages qui a déclenché le drame et la mort de 270 personnes dont 11 habitants tués au sol par les débris de l'avion. Le scénario de la catastrophe est reconstitué, les soupçons puis les accusations se portent sur des agents libyens  proches du pouvoir. La Lybie du Colonel Kadhafi est mise au banc des nations et placée sous embargo mondial.

     En France, le juge Bruguière chargé de l'enquête sur l'explosion du DC10 d'UTA établit un lien identique avec les mêmes auteurs.

     Finalement, en 2003, 15 ans après l'attentat, le colonel Kadhafi décide de retrouver la société des nations et propose de payer une forte indemnité aux familles des victimes: 2,7 milliards de $, soit 10 millions de $ par famille. Ce sera suffisant pour que tout rentre dans l'ordre.

 

 

 

La bombe à base de semtex, un explosif difficilement décelable, était cachée dans un faux magnétophone à cassettes  placé dans une valise. Deux passagers libyens enregistrent la valise à Malte, destination Francfort sur un vol Air Malte, mais en bagage non-accompagné. Grâce à une étiquette volée, ils changent la destination de la valise vers New York. Arrivé à Francfort, le bagage est automatiquement placé sur le vol de Londres pour être ensuite embarqué sur celui de New York.

 

Voici les pièces du puzzle reconstituées par les enquêteurs après une analyse détaillée des débris de l'avion, lui même rassemblé morceau par morceau.

         

 

La déchirure du fuselage au niveau de la soute avant où était positionné le conteneur à bagage récupéré parmi les débris.

(à droite)

 

 

Les enquêteurs vont parvenir à reconstituer toutes les étapes de l'explosion qui a désagrégé le Boeing

 

    

    

Les morceaux de l'avion vont s'éparpiller sur toute la surface de la localité de Lockerbie

 

 

    

Au centre du village, le cratère creusé par le plus gros morceau de l'avion, les ailes et le fuselage. Un véritable carnage comme une zone de guerre, qui a fait 11 morts dans la petite localité.

          

Un moteur s'est encastré dans le sol

     

             

Le colonel Mouammar Kadhafi, chef de l'état libyen et commanditaire de l'attentat. Les sanctions internationales dirigées par les Etats-Unis contre son pays deviennent insupportables au fil des ans. Il décide alors de reconnaître son implication dans plusieurs attentats dont celui de Lockerbie.

    

En 1999, 11 ans après l'attentat, les deux agents des services secrets libyens comparaissent devant un tribunal international, au nom du pragmatisme du colonel. Le 31 janvier 2001, un jury de trois juges écossais déclare coupable un des inculpés, M. Abdel Basset Ali Megrahi, et le condamna à la prison à vie. L'autre inculpé, M. Lamen Khalifa Fhimah, fut acquitté et rentra le jour suivant en Libye.

    

 

Consulter le site suivant pour plus de détails: http://perso.wanadoo.fr/dc10-uta/index.htm

http://plane-truth.com/Aoude/geocities/victim2.html

Les familles des 270 victimes, 259 dans l'avion et 11 au sol vont attendre le mois d'aout 2003 avant de se voir proposer 10 millions $ d'indemnisation chacune. C'est un coût total de 2,7 milliards $ que la Libye du colonel accepte de payer contre la levée des sanctions internationales qui se fera le mois suivant. Les tractations seront plus difficiles avec la France pour les 170 victimes de l'attentat du DC10 d'UTA, les USA et la GB ne s'estimant plus concernés ne feront rien pour les équilibrer les indemnités. Les premières propositions pour les français étaient 300 fois inférieures à celles offertes pour Lockerbie. Un accord "secret" sera finalement trouvé entre les gouvernements.

Le film Aircrash: http://www.dailymotion.com/video/x2ra5af

En août 2005, un ancien haut responsable de la police écossaise désirant rester anonyme et ayant participé à l'enquête, affirme que la CIA aurait «écrit le scénario» accusant la Libye. Il affirme que la pièce à conviction décisive, un fragment de circuit intégré du détonateur, a été «fabriqué» et «planté» par des agents de la CIA qui enquêtaient sur la tragédie.

Septembre 2007: Rebondissements dans l'attentat de la PAN AM

Qu'en est-il alors de celui du DC10 d'UTA ?

 

Lockerbie : et si la Libye était innocente...

Le 14 septembre 2007

La justice écossaise va bientôt fixer la date du procès en appel de celui qu'elle avait condamné à perpétuité pour la mort de 270 personnes dans l'explosion d'un Boeing de la Pan Am.

LA LIBYE est-elle innocente de l'un des pires attentats terroristes du XXe siècle ? La justice écossaise sème le doute. Elle devrait fixer avant fin septembre la date du procès en appel d'Abdelbasset al-Megrahi. Ce haut responsable des services secrets libyens a été condamné à perpétuité en 2001 pour avoir placé une bombe dans le vol 103 de la Pan Am, le 21 décembre 1988. L'explosion du Boeing 747 au-dessus de la petite ville écossaise de Lockerbie fit 270 morts, dont onze au sol. Après de longues négociations, Tripoli avait accepté de livrer Megrahi, tout en clamant son innocence. Depuis, le colonel Kadhafi ne cesse de réclamer son retour.

Le 28 juillet, après trois ans d'enquête, la commission de révision écossaise a accordé à Megrahi le droit à un nouveau procès, citant la « possibilité d'une erreur judiciaire ». Un premier appel avait échoué en 2002. Mais cette fois, le rapport de 800 pages de la commission laisse entrevoir une issue différente.

L'enquête détruit l'une des principales preuves à charge. Selon l'accusation, Megrahi avait posé la bombe, une radiocassette Toshiba bourrée de semtex, un explosif militaire, dans une valise qu'il avait enregistrée à Malte. Le seul lien tangible entre le Libyen et la bombe, selon le procès de 2001, est un fragment de vêtement enroulé autour d'un morceau du minuteur électronique de la bombe. Ce vêtement, une chemise de marque Slalom, avait permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à une boutique maltaise. Son patron, Tony Gauci, avait reconnu en Abdelbasset al-Megrahi l'homme qui lui avait acheté cette chemise. Son témoignage a été démoli : Megrahi ne pouvait pas avoir été présent à Malte ce jour-là, et Tony Gauci, dont les déclarations avaient changé plusieurs fois, avait déjà vu sa photo dans un magazine avant de le reconnaître parmi plusieurs figurants.

Mais les juges n'ont pas franchi l'étape suivante : la remise en cause de la présence du fragment de minuteur lui-même. La commission de révision n'a « trouvé aucune raison de conclure que des preuves ont été fabriquées par la police, l'accusation, les experts scientifiques, ni tout autre corps officiel ». La thèse du trucage est soutenue par l'avocat de Megrahi, accompagné par un groupe de pression informel qui comprend des juristes, le père de l'une des victimes (voir ci-dessous), l'ancien agent de la CIA devenu écrivain Robert Baer, ou le docteur Hans Köchler, observateur officiel de l'ONU au procès de 2001. Ce dernier a trouvé « étrange » le refus de la cour d'examiner une éventuelle manipulation. Selon les révisionnistes, le fragment de minuteur ainsi que les morceaux de vêtements auraient été « plantés » par la police écossaise ou par la CIA, présente officiellement sur les lieux du crash. Edwin Bollier, le président de Mebo, la firme suisse qui avait fabriqué le minuteur, a toujours affirmé que le fragment présenté par la police avait plusieurs fois changé de forme et de couleur.

Les militants de la théorie du complot ont reçu récemment un renfort inespéré. Fin juillet, un homme a déposé spontanément devant la police suisse, déclarant vouloir soulager sa conscience. Sous serment, Ulrich Lumpert, ingénieur en électronique chez Mebo au moment des faits et témoin numéro 550 au procès de 2000 à 2001, a affirmé avoir volé un minuteur et l'avoir remis directement à un policier écossais pendant l'enquête. La déposition d'Ulrich Lumpert remplit la case laissée vide par la commission de révision. Elle pèsera lourd dans les débats de la cour d'appel.

« Une pluie de sang »

Ce coup de théâtre de dernière minute pose naturellement bien des questions. La décision de la commission de révision et les remords tardifs de l'ingénieur se sont produits moins d'un mois avant ou après la libération des infirmières bulgares. Et ont suivi de peu la signature entre Tony Blair et le colonel Kadhafi, fin mai, d'un mémorandum sur l'extradition de prisonniers qui « ne concernait pas spécifiquement Megrahi », pourtant seul détenu libyen du Royaume-Uni. Le retour au pays du prisonnier de Glasgow couronnerait la réhabilitation de la Libye, négociée par Washington et Londres.

Quoi qu'il en soit, les perdants sont déjà connus : la justice et la vérité. Les militants de l'innocence de la Libye affirment que le tribunal de 2001 a été instrumentalisé pour détourner les soupçons du vrai coupable, le FPLP-commandement général, groupuscule palestinien hébergé à Damas et travaillant pour la Syrie et l'Iran. Des éléments matériels précis avaient d'abord dirigé l'enquête vers le FPLP-CG. Téhéran avait un mobile. L'ayatollah Khomeiny avait promis « une pluie de sang » en représailles de la destruction en vol d'un Airbus d'Iran Air et de ses 290 occupants, abattus par un navire de guerre américain cinq mois plus tôt.

Mais les enquêteurs ont brusquement changé leur fusil d'épaule. Pour les défenseurs de la Libye, l'ordre venait d'en haut. Saddam Hussein avait envahi le Koweït, et la coalition occidentale avait absolument besoin de la participation de la Syrie dans la coalition, ainsi que de la bienveillance de l'Iran. La Libye avait, elle aussi, des comptes à régler. Le bombardement américain de 1986 sur Tripoli avait tué la fille adoptive de Kadhafi. Le procès de 2001, entaché d'erreurs et de facilités, a laissé peu de place à un véritable travail judiciaire. L'enquête sur le drame de Lockerbie reste à mener.

Si ce n'est pas la CIA, qui ? (selon le Figaro)

11 octobre 2007

Au cours de l'audience préliminaire du procès en appel des deux haut responsable du renseignement libyen condamnés à la prison à vie, l'accusation va peut-être pouvoir communiquer un document secret qu'elle détient qui pourrait innocenter la Lybie.

Mais la Commission de révision écossaise a refusé jusqu'ici de divulguer ce document, le déclarant « secret ». Qu'y a-t-il donc de si sensible dans ce dossier, dix-neuf ans après les faits ?

Il pourrait concerner le minuteur de la bombe, dont un fragment a été retrouvé dans les débris de l'avion. L'ingénieur suisse qui l'a fabriquée, témoin en 2001, a récemment affirmé qu'il l'avait remise directement « à une personne liée à l'enquête », et qu'elle ne s'était donc pas trouvée dans l'avion.

Le fameux document secret ferait référence à la possession par l'agence américaine de minuteurs du même type à l'époque des faits.

Mais d’après le représentant de l’accusation, « Le document ne provient pas du gouvernement des États-Unis ». Mais alors « Si ce n'est pas la CIA, qui ? », s'interroge un spectateur, le Dr Jim Swire, qui a perdu sa fille dans l'attentat.