
            Mont Ste Odile : le dossier se complique pour l'administration
            
             
            Est-on sur la bonne voie pour voir aboutir un jour (et si 
            possible sereinement) la procédure judiciaire en cours concernant 
            l'accident du Mont Sainte-Odile ?
            Certains observateurs constatent une excitation apparente autour 
            de ce dossier, depuis qu'une expertise rendue en août dernier (voir 
            nos archives) a mis un sacré coup de pied dans la fourmilière.
            En simplifiant à l'extrême, il existe deux "sorties" possibles.
            La première consisterait à continuer de mettre en cause 
            essentiellement l'équipage, ce qui est la version officielle 
            martelée par la DGAC, par Airbus et par le BEA qui l'a encore répété 
            publiquement l'an dernier au cours d'une émission "complément 
            d'enquête" sur France 2 (consécutive au crash de Charm el-Cheik).
            La seconde consisterait à évaluer l'hypothèse selon laquelle le 
            DME 700 de Collins (dispositif de mesure de distance), ainsi que 
            d'autres équipements liés au FMS (système de management du vol), ont 
            peut-être été certifiés sur l'avion un peu trop rapidement : leur 
            intégration  dans la chaîne FMS posait quelques problèmes de 
            fonctionnement pratique, au point que cela aurait peut-être joué un 
            rôle non négligeable dans les causes probables de l'accident. 
            D'ailleurs, ce même DME 700 Collins n'a-t-il pas été rejeté 
            initialement en 1993, lors du processus de certification de l'A340 ?
            Même treize ans plus tard, on ne cessera de s'étonner du fait que 
            plusieurs personnes, en charge de la certification des équipements 
            de navigation de l'A320 -au nom de la DGAC- se soient également 
            retrouvées dans le groupe de travail ad hoc ou au plus haut niveau 
            de la commission administrative (nommée par le ministre) chargée 
            d'enquêter sur l'accident lui-même.
            En clair, chargées d'enquêter plus particulièrement sur le 
            résultat du travail de certification qu'elles avaient elles-mêmes 
            produit quelques années auparavant...
            De là à penser qu'il pourrait exister une tentation d'occulter ce 
            qu'il s'est passé en amont de l'accident, à l'époque de la mise en 
            ligne de l'A320, pour mieux attirer l'attention sur l'accident 
            lui-même, en maintenant la version de l'erreur de pilotage coûte que 
            coûte, il n'y a qu'un pas que l'on pourrait franchir d'autant plus 
            facilement que les avocats deviennent particulièrement nerveux dans 
            cette affaire. Ils expliquent à qui veut bien les entendre que "la 
            compétence technique de [leur] client sur l'A320 est au moins égale 
            à celle des experts désignés" (Le Monde daté des 27 et 
            28/02/05).
            Comprenons qu'il serait plus simple, pour mieux traiter l'affaire 
            entre amis, de laisser l'enquête évoluer dans le triangle exclusif 
            Airbus / DGAC / BEA, sans s'encombrer des experts désignés par le 
            juge d'instruction, qui serait fort avisé de prendre tout ce que lui 
            dit l'administration pour argent comptant.
            Mais pour l'instant, et contrairement à certains, nous 
            privilégions encore l'espoir d'une sortie sereine au niveau des 
            instances judiciaires en charge de cet épineux dossier...
            publié le 2005-04-08 16:31 par 
            Euro Cockpit. 
            
            
            http://www.eurocockpit.com/