Turkish Airlines: crash à Amsterdam

 

 

 

Le Boeing 737-800 TC-JGE

 

Le 24 février 2009, vers 10h30, un B 737-800 de la compagnie nationale Turkish Airlines s'écrase alors qu'il tente d'atterrir à l'aéroport international de Schipol à Amsterdam. L'appareil, qui avait décollé à 7h22 d'Istanbul, transportait 134 personnes dont 7 membres d'équipage.

Une certaine confusion a toutefois régné quant au nombre éventuel de victimes. D'abord, selon le ministre turc des Transports, Binali Yildirim, l'accident «n'a heureusement pas causé de pertes en vies humaines, un vrai miracle!». Seules 20 personnes auraient été blessées. Alors que de son côté, la télévision néerlandaise installée en direct sur les lieux de l'accident montre plusieurs corps sans vie: "Je le vois de mes propres yeux, quatre à cinq corps ont été sortis sous des draps blancs de l'appareil. Ils sont posés maintenant dans le champ à proximité de l'appareil", a déclaré un journaliste de la chaîne néerlandaise NOS. Des images montrant des draps blancs avaient auparavant été diffusées. Une cinquantaine de personnes seraient sorties indemnes, a indiqué la NOS, qui montrait des images d'ambulances et de secouristes évacuant des personnes sur des brancards.

C'est le maire de la petite ville d'Haarlemmermeer, où est situé l'aéroport, qui va annoncer à la presse que le bilan tragique se monte à 9 morts et une cinquantaine de blessés dont plusieurs gravement atteints.

On peut déplorer la carence des informateurs du ministre turc. Que de faux espoirs donnés aux familles des passagers. Est-ce admissible de se tromper à ce point ? Et quelle crédibilité accorder par la suite aux informations émanant de ces même sources ?

Des témoins extérieurs de l'accident ont précisé que l'appareil n'avait pas pris feu et était arrivé à faible allure. Selon les témoignages de certains passagers, le crash n’a en tout cas pas été vécu comme un traumatisme. L’un des survivants raconte : « L’arrière de l’avion avait heurté la piste d’atterrissage en premier. Ce n’était pas une situation extrêmement horrible, c’était comme s’il y avait eu des turbulences, un impact soudain. »

On a pu également voir sur les enregistrements vidéos une dizaine de personnes sortant de l’avion, en marchant normalement, comme si de rien n’était.

D'autres rescapés ont vécu la scène quelque peu différemment. "Lorsque l'avion se préparait à un atterrissage normal, on a eu l'impression de tomber dans une poche d'air et le pilote a perdu le contrôle de l'appareil", a déclaré un banquier résidant aux Pays-Bas. "Tout à coup, l'avion a plongé et s'est écrasé. Tout s'est passé en trois à cinq secondes... Puis ça a été la panique", a-t-il ajouté. Un autre passager a rapporté que l'avion "était à une altitude de 600 mètres lorsqu'il y a eu l'annonce de l'atterrissage". "Nous avons brusquement perdu beaucoup d'altitude, comme si l'appareil était entré dans une turbulence. Puis la queue de l'avion a heurté le sol et nous avons glissé vers un terrain vague."

"Une quarantaine de passagers ont réussi à quitter l’avion par une issue de secours sur l'aile. Mais de nombreux blessés sont restés bloqués entre les sièges et appelaient à l’aide", a rapporté un témoin. "L’avant et l’arrière de l’avion étaient « un bain de sang », " a déclaré un rescapé à la télévision.

Le fait que le feu ne se soit pas déclaré, chose rare mais pas unique, a certainement permis que le bilan humain ne soit pas plus lourd.

3 Personnels navigants, dont les deux pilotes sont décédés ainsi que 6 passagers. 6 autres passagers sont très gravement blessés et 25 autres gravement.

On ne peut s'empêcher de se souvenir du crash du B747 cargo d'EL AL sur des immeubles de la ville d'Amsterdam en 1992. On n'a jamais su le nombre exact de victimes. Et aussi du crash du DC10 de THY (Turkish Airlines) près d'Ermenonville en région parisienne qui avait fait 346 morts en 1974 suite à la mauvaise fermeture de la porte cargo.

28 février 2009

Le crash dû aux turbulences?

L'association des pilotes turcs (Talpa) a estimé dès le 27 février que des turbulences causées par un gros avion qui aurait atterri à Amsterdam juste avant le Boeing 737-800 de Turkish Airlines sont la cause la plus probable de l'accident.

Mete Dane, vice-président de la Talpa, a reconstitué l'approche du vol TK 1951 est estimé que sa perte soudaine d'altitude trahissait la présence d'une turbulence. Il semble qu'un Boeing 757 se soit posé sur la même piste de l'aéroport de Schiphol deux minutes avant l'avion de Turkish Airlines. La tour de contrôle de Schiphol devrait livrer des informations complètes sur les avions qui ont atterri sur la piste, les intervalles d'atterrissage et les échanges de communications, a-t-il dit.

 

 

4 mars 2009

Le crash lié à un problème d'altimètre?

Moins d'une semaine après l'accident, les causes de l'accident semblent déterminées, l'accident serait lié à un problème d'altimètre

LA HAYE 4 mars 2009 (AFP) — L'accident [...] est dû à un problème d'altimètre, a annoncé mercredi le Bureau d'enquête néerlandais pour la sécurité, chargé d'enquêter sur les lieux de la catastrophe aux Pays-Bas.

"Les enregistrements audio et les boîtes noires qui sont en possession du Bureau d'enquête pour la sécurité indiquent que des irrégularités se sont produites lors de la descente de l'avion", a déclaré le directeur du Bureau Pieter van Vollenhoven.

"A une hauteur de 1.950 pieds, environ 700 mètres, l'altimètre gauche a subitement indiqué un changement d'altitude qu'il a transmis au système de pilotage automatique" enclenché pendant la phase d'atterrissage, a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse à La Haye.

"L'altimètre indiquait que l'avion se trouvait à une altitude de -8 pieds au lieu de 1.950 pieds, ce qui a eu une influence directe sur la manette des gaz automatique qui donne plus ou moins de puissance durant la descente", a poursuivi M. Van Vollenhoven.

Le Boeing 737-800 de la compagnie Turkish Airlines avait déjà connu deux problèmes similaires par le passé, a-t-il affirmé.

Les trois pilotes, tués dans l'accident, n'ont pas réagi dans un premier temps, selon la même source. L'avion s'est alors comporté "comme s'il se trouvait à une altitude de quelques mètres seulement, diminuant la puissance des moteurs, comme si le pilotage automatique en était à la dernière phase du vol", a expliqué le directeur du Bureau d'enquête.

L'appareil a alors atteint sa vitesse minimale, déclenchant des signaux d'alterte à une altitude de 15O mètres.

"La boîte noire montre que les gaz ont été donnés, mais à 150 mètres, il était trop tard, selon M. Van Vollenhoven: l'avion était trop bas et s'est écrasé à un kilomètre de la piste d'atterrissage".

L'appareil, qui arrivait d'Istanbul avec 135 personnes à bord, dont un équipage de sept personnes, s'est écrasé dans un champ. Cinq Turcs et quatre Américains ont été tués et plus de 80 personnes blessées, dont 28 étaient encore hospitalisés mercredi.

"L'avion a d'abord touché le sol avec la queue, à 175 km/h", contre une vitesse normale de 260 km/h, a expliqué Pieter Van Vollenhoven. Freiné par le champ de terre, il s'est immobilisé après 150 mètres.

"Les conditions météorologiques, à savoir une basse couverture nuageuse et du brouillard, ont probablement rendu la piste peu visible lorsque la descente a été enclenchée", selon le directeur du Bureau d'enquête.

La carlingue devrait être enlevée à la fin de la semaine, a-t-il dit.

Le Bureau d'enquête pour la sécurité a mis en garde le groupe américain Boeing contre les risques d'une utilisation du pilotage automatique lorsque l'altimètre ne fonctionne pas dans les appareils de type 737-800.

" Nous avons demandé à Boeing de vérifier si ce risque existe aussi en plein vol", a indiqué M Van Vollenhoven avant de conclure: " Si cette intervention a lieu maintenant, c'est pour attirer l'attention de Boeing et de tous les usagers de ce type d'avion sur la vigilance que requiert l'altimètre".

Dans un communiqué, le groupe Boeing fait savoir qu'il diffuse à tous les utilisateurs de 737 un message leur rappelant "de surveiller avec soin les principaux instruments de vol pendant les phases de vol cruciales".

Le rapport d'enquête est disponible ici

http://www.ntsb.gov/aviation/Netherlands-EHAM.htm

 

L'avion s'est brisé en trois. On distingue bien l'issue de secours sur l'aile. Contrairement aux Airbus, la porte reste ici solidaire du fuselage

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La violence du choc, propre à casser l'avion de cette façon laisse aussitôt à penser que les victimes sont nombreuses.

      

 

 

 

Comme souvent sur les lieux d'un accident, les faits et les réactions humaines sont irréelles

Les blessés et les rescapés sont évacués au plus vite.